Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/106

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un moyen d’amélioration matérielle ou morale, tout ce qui élève les cœurs et ennoblit les intelligences, est l’objet d’un soin particulier.

À côté de ces récits toujours intéressants, parce qu’ils sont actuels, vivants, populaires, s’offrent des pièces de poésie de divers genres : contes, fabliaux, noëls, traits anecdotiques, stances, sonnets, odes, cantates. Il n’y a pas de choix à faire parmi ces joyaux d’un éclat pur, d’une solidité élégante ; le sérieux y côtoie le plaisant et n’y perd rien. Si la variété est le trait caractéristique de ce recueil, la confusion n’y est jamais, et l’on sent que ces hommes qui aiment leur langue et leur pays, se retrouvent toujours sur le terrain du bon sens et de la moralité.

À tous ces titres, l’Armana prouvençau va droit à son but, et c’est l’éloge le plus complet et le meilleur que l’on puisse faire de l’œuvre de M. Roumanille et de ses collaborateurs. Ils écrivent sous l’inspiration d’une pensée commune, avec un sentiment vif et puissant de leur mission. Ils préservent de la corruption une langue, riche, colorée, éclatante, harmonieuse. Ce sont de beaux talents mis au service d’une bonne pensée. Les résultats qu’ils désirent et qu’ils poursuivent avec une si active persévérance, ne peuvent se faire attendre. Ils seront leur plus douce et leur plus efficace récompense, et s’il est donné à la Société littéraire d’applaudir de loin, d’autres les béniront de plus près, parce qu’ils seront témoins du bien réalisé.


M. A. COMBES lit la première partie d’un mémoire intitulé : Particularités historiques sur la chambre de l’Édit de Castres, en Languedoc (1595-1670.)

Les cours souveraines de justice établies à la fin du XVIe siècle, comme moyen de pacification, méritent une attention particulière. Il y a un intérêt véritable à se demander quelle fut l’influence morale de ces grands établissements, à rechercher quelles idées ils répandirent autour d’eux, quels hommes ils mirent en lumière, en leur fournissant l’occasion d’exercer un ascendant