Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/38

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M. Carou, président, traite dans son discours des élections faites à Béziers en 1789, pour les États-généraux. Ce travail, stérile au premier aspect, se développe sous l’investigation savante et la pénétrante observation de M. Carou. Si les renseignements sont purement locaux, ils touchent pourtant à des questions générales, et permettent de suivre la formation successive des diverses parties qui maintenaient dans l’ancienne constitution française une puissante unité, au sein d’une variété dans laquelle nous ne voyons trop souvent que du désordre. L’état des communes, celui des paroisses et celui des fiefs, sont successivement indiquées. Il en résulte une très-intéressante exposition historique qui se termine par la désignation des noms des députés.

M. Camp, principal du collège de Béziers, a présenté dans la même séance un rapport sur des lettres inédites de Mairan. Il est toujours intéressant de revenir sur la vie des hommes qui ont contribué à l’illustration d’un pays ; leur mémoire y gagne : le respect ou l’affection qu’ils inspirent s’agrandit, l’émulation devient plus vive, et des vues nouvelles, des indications précieuses peuvent surgir des détails les plus insignifiants en apparence.

M. Camp a tiré un grand parti de cette étude sur les lettres inédites de Dortous de Mairan. Il accompagne ses citations d’ingénieux commentaires, de fines observations, d’inductions savantes. La physionomie de Mairan, ses préoccupations, la direction de son esprit, tout cela se dégage simplement, facilement, de ce rapport plein de faits utiles et de considérations élevées.

Le dernier travail de ce bulletin est le rapport sur le concours de 1858.

La Société Archéologique de Béziers n’a rien perdu de son éclat, et ses solennités conservent toujours le même attrait. Elle continue à exciter de nombreuses et honorables ambitions. Le rapport de M. Gratien Cabanes est plein d’intérêt, et s’élève par une tendance naturelle, à des considérations d’un ordre supérieur. C’est en cela que semble consister véritablement la valeur d’un rapport. Borné à un simple exposé, sans toucher à des questions morales, à des considérations littéraires, il n’aurait qu’une valeur relative. Animé par des idées générales, par cette critique vraiment créatrice qui modifie et refait, il devient une œuvre