Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/53

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Les rues sont en général étroites et tortueuses. Les maisons qui les bordent sont assez élevées, de manière à empêcher le soleil de pénétrer jusqu’au sol. L’air circule difficilement : aussi l’humidité et les boues séjournent. L’existence de quelques jardins au milieu des vieux quartiers, diminue un peu les effets fâcheux de cette mauvaise disposition. Les maisons y sont en général mal construites ; leur distribution intérieure est peu favorable à la santé, les ouvertures sont insuffisantes.

L’Agoût est bordé de filatures, de papeteries, d’ateliers de teinturier, de mégissier, de tanneur. Les exhalaisons qui s’échappent de ces diverses maisons, peuvent exercer une influence funeste sur la santé. Il en est de même des industries qui travaillent la laine. Les précautions prises à l’intérieur, la disposition des ateliers, une bonne ventilation, peuvent jusqu’à un certain point, neutraliser les influences délétères, dont il est cependant nécessaire de tenir compte, si l’on veut réunir toutes les causes qui, directement ou indirectement, agissent sur la santé publique.

Les variations de température ne sont pas très-marquées. Il est possible cependant de constater quelques retours assez brusques ; mais ils sont loin de ressembler à ces changements profonds que l’on observe dans d’autres pays, et qui doivent exercer sur le corps une action nuisible.

Les montagnes qui entourent le bassin au centre duquel Castres est bâti, ne peuvent pas être sans influence sur la température. La hauteur de quelques-unes d’entre elles et les forêts qui les couvrent, amènent la formation de vapeurs qui se résolvent en pluie.

Lorsque les vents d’est, sud-est, nord-est qui sont connus sous la dénomination générale de vent d’autan, ont cessé de souffler, la pluie survient ordinairement. Voici comment pourrait être expliqué ce fait. De Saint-Pons, part une chaîne non interrompue de hauteurs qui forment les plateaux de La Salvetat, d’Anglès et du Margnés. Elles se terminent par une large croupe qui s’élève peu à peu jusqu’au pic de Montalet, et s’étend dans la direction de