Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/65

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portait de ne pas laisser périr. Remises entre les mains de la Société, elles resteront avec le caractère que leur donnent les circonstances au milieu desquelles elles ont été écrites, comme les dernières preuves, et peut-être les plus touchantes, de l’affection de Mgr de Royère pour son clergé, et de son zèle pour les intérêts spirituels du diocèse dont, pendant un pénible exil, ni sa pensée ni son cœur ne pouvaient se détacher.

Parmi les pièces de toute nature transcrites dans ce volume, par un prêtre desservant aux environs de Castres, avant la révolution, et qui, malgré l’ordre d’exil, resta dans le pays pour remplir les fonctions périlleuses du ministère, on peut citer les quatre suivantes :

1° Lettre en latin, de Mgr Marc de Royère (Espagne, 15 septembre 1792), pleine de résignation, de douleur et de foi. C’est une exhortation à son clergé de rester fidèle à ses principes et à ses devoirs, et de se montrer, quelles que soient les circonstances, ce que doivent être de véritables prêtres ;

2° Lettre de l’évêque de Castres après le décret de tolérance de la Convention, à la date du 21 février 1795, pour leur tracer la conduite à tenir dans le cas où ils rentreraient en France ;

3° Lettre de l’évêque de Castres à ses curés, pour les prémunir contre les dangers d’une trop facile acceptation de l’amnistie (Acobaça, Portugal, 4 juin 1796) ;

4° Réponse de l’évêque de Castres à un curé qui lui avait envoyé le décret rendu par la Convention, le 19 mai 1795, relativement aux conditions faites aux prêtres catholiques qui rentreraient dans leurs églises.

Ce volume renferme encore quelques pièces qui ont un caractère politique.

La Société remercie M. Tailhades de l’hommage de ce manuscrit, qui lui permettra de conserver des lettres et des actes épiscopaux importants pour l’histoire de l’Église de Castres, et qui pourront être utilement consultés.