Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/91

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son, et permettre de se prononcer d’une manière positive. Ces matériaux ont été l’objet d’une attention spéciale, car il était important de ne pas perdre de vue des souvenirs, qui pourraient avoir été enfermés dans ces constructions depuis 1569. Rien de particulier n’a été découvert ; aucune inscription n’a été trouvée. Il résulte seulement de la réunion de tous ces matériaux appartenant à un même édifice et à un édifice religieux, la constatation du fait historique énoncé par Gaches, et la détermination exacte du caractère architectural de l’ancienne église de Saint-Jacques.


M. V. CANET fait un rapport sur l’Histoire des Comtes de Toulouse, par M. Marturé, avocat à Castres.

Cet ouvrage publié en 1827, cinq ans après l’Histoire du Pays Castrais, ne peut pas être considéré comme une de ces études qui se sont multipliées de nos jours, et que l’on trouve un peu sévères dans leur forme, parce qu’elles sont consciencieuses, mais toujours intéressantes, pour qu’elles portent l’empreinte de la réalité vivante. Il semble plutôt que le titre ne soit qu’un cadre dans lequel l’auteur a voulu faire entrer tout ce qui, de près ou de loin, pouvait se rattacher à l’objet principal. Ce n’est pas que l’histoire des Comtes de Toulouse ne se développe avec clarté, et ne se présente avec tous ces caractères de grandeur, de gloire, de puissance et de malheur, qui lui font, dans une période assez large, une place si importante, et l’entourent d’un si constant intérêt. Mais on regrette de voir trop souvent disparaître les comtes de Toulouse, pour se trouver en présence d’une étude sur les troubadours, d’un long récit des croisades, ou d’une dissertation passionnée sur l’inquisition. Sans doute, il n’est pas interdit à l’histoire qui a voulu attirer spécialement l’attention sur une période, ou peindre une épopée qui a pour héros une famille tout entière, de se laisser aller à des digressions qui lui permettent d’envisager de grands événements ou de puissantes révolutions : mais il ne faut pas que le sujet principal se perde sous des accessoires, quel que soit d’ailleurs l’intérêt qu’ils inspirent, et la place qu’ils occupent dans l’histoire générale.