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Page:Prod’homme - Richard Wagner et la France, 1921.djvu/43

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II

LA QUESTION WAGNER

DEPUIS LA GUERRE



La guerre surprit l’Europe au moment où les gens des villes ont l’habitude de prendre leurs vacances, au moment où, après dix ou onze mois de labeur ou d’agitation, bourgeois, commerçants, artistes, littérateurs vont se reposer, se distraire, et réparer, soit à la mer, soit à la campagne, leurs forces anémiées.

La période des vacances est comme une halte dans la vie politique et intellectuelle des divers pays de notre vieille Europe : les éditeurs chôment, les théâtres et concerts font relâche, les Salons de peinture viennent de fermer ; les Parlements aussi.

La mobilisation de la moitié de l’Europe survenant alors, l’attention publique tout entière se trouva brusquement sollicitée par l’événement formidable et gros d’inconnu qui venait menacer la civilisation pacifique, si laborieusement échafaudée.

Mais, la vie intellectuelle ne pouvait perdre longtemps ses droits, et, le premier moment de stupeur