CHAPITRE III
PRATIQUE DE L’AVENT
Si la sainte Église notre mère passe le temps de l’Avent dans cette solennelle préparation au triple Avènement de Jésus-Christ ; si, à l’exemple des vierges sages, elle tient sa lampe allumée pour l’arrivée de l’Époux ; nous qui sommes ses membres et ses enfants, nous devons participer aux sentiments qui l’animent, et prendre pour nous cet avertissement du Sauveur : Que vos reins soient ceints d’une ceinture comme ceux des voyageurs ; que des flambeaux allumés brillent dans vos mains ; et soyez semblables à des serviteurs qui attendent leur maître[1]. En effet, les destinées de l’Église sont les nôtres ; chacune de nos âmes est, de la part de Dieu, l’objet d’une miséricorde, d’une prévenance, semblables à celles dont il use à l’égard de l’Église elle-même. Elle n’est le temple de Dieu, que parce qu’elle est composée de pierres vivantes ; elle n’est l’Épouse, que parce qu’elle est formée de toutes les âmes qui sont conviées à l’éternelle union. S’il est écrit que le Sauveur s’est acquis l’Église par son sang[2], chacun de nous peut dire, en parlant de soi-même, comme saint Paul : Le Christ m’a aimé et s’est livré pour moi[3], Les destinées étant donc les mêmes, nous devons nous