ciennes aristocraties et monarchies : patriarcat ou despotisme oriental, patriciat romain, czarisme russe, etc. ; — la fraternité pythagorique produire les républiques de Crète, de Sparte, de Crotone, etc. — Nous connaissons, pour les avoir pratiquées, l’autocratie prétorienne, la théocratie papale, la féodalité du moyen âge, le constitutionnalisme bourgeois. Et pourquoi ne pas nommer ici l’attraction passionnelle de Fourier, le sacerdoce androgynique d’Enfantin, l’idéalisme épicurien de nos romantiques, le positivisme de Comte, l’anarchie malthusienne ou liberté négative des économistes ? Toutes ces idées aspirent à se rendre dominantes : leur prétention à l’omniarchie n’est pas douteuse.
Mais, pour fonder cette nouvelle et indéfectible unité, il faut un principe nécessaire, universel, absolu, immanent, antérieur et supérieur à toute constitution sociale, et qui ne puisse en être séparé sans que celle-ci tombe à l’instant. Ce principe, nous le trouvons dans l’idée de mutualité, qui n’est autre que celle d’une justice synallagmatique, s’appliquant à toutes les relations humaines et dans toutes les circonstances de la vie.
C’est un fait, bien digne de remarque, que jusqu’à présent la justice est demeurée comme étrangère ou indifférente à une foule de choses qui réclament son intervention. La religion, la politique, la métaphysique elle-même l’ont reléguée au second ou au troisième rang ; chaque nation, en se donnant une divinité protectrice, a nommé qui la Puissance, qui la Richesse, qui l’Amour, qui le Courage, qui l’Éloquence, la Poésie ou la Beauté ; il n’est venu à la pensée de personne que le Droit fût le plus grand et le plus puissant des dieux, supérieur même au Destin. La Justice est fille,