Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/114

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rance, par tout le monde, mais jusqu’à présent écarté, dans la pratique, par la négligence ou la connivence des gouvernements, reçoive enfin sa pleine et entière application. Ils signalent dans le système contraire ce triple mal, que leur volonté arrêtée est de faire disparaître aussitôt qu’ils auront le pouvoir :

1o Un principe de droit public et économique violé ;

2o Une portion de la fortune publique sacrifiée sous forme de prime ;

3o À l’aide de cette prime, un parasitisme corrupteur créé et entretenu.

Nous ne sommes pas à la fin. L’iniquité attire l’iniquité. Un fait dont il nous serait difficile d’administrer la preuve parce que nous n’avons pas parcouru les livres des Compagnies, mais que tout nous engage à regarder comme certain, c’est qu’en matière d’assurance les petits payent pour les gros, absolument comme en matière d’impôt. En effet, les sinistres sont proportionnellement plus rares pour les petits appartements, les petits mobiliers, les petites industries, que pour les grandes manufactures et les vastes magasins : ce qui n’empêche pas la prime, à l’aide de certains accessoires, d’être plus élevée pour les assurances de la première catégorie que pour celles de la seconde.

Un abus d’un autre genre est que les Compagnies forment entre elles pour la tenue des primes un comité d’entente qui n’est autre chose qu’une coalition de l’espèce naguère défendue par la loi, et maintenant autorisée par un vote du Corps législatif. Aussi tandis que la Compagnie mutuelle pour l’assurance prendrait de 0 fr. 15 c. p. 1000, les Compagnies à prime fixe ne prennent pas moins de 10.