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Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/16

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Quelle défense plus pitoyable encore ! Je vous en ferai juges. Après tant et de si bruyants débats, pouvons-nous nier, enfin, qu’au fond nos représentants n’ont pas d’autres idées, d’autres tendances, d’autre politique que la politique, les tendances et les idées du Gouvernement ?

Aussi, grâce à eux, en est-il désormais de la jeune démocratie comme du vieux libéralisme, auquel on s’efforce de l’accoupler : le monde commence à se retirer de tous deux. La vérité, se dit-il, le droit et la liberté, ne sont pas plus de ce côté que de l’autre.

Il s’agit donc de révéler au monde, sur des témoignages authentiques, la pensée, la vraie pensée du peuple moderne ; de légitimer ses aspirations réformatrices et son droit à la souveraineté. Le suffrage universel est-il une vérité ou une fiction ? De nouveau il a été question de le restreindre, et il est certain qu’en dehors des catégories travailleuses, très-peu le prennent au sérieux.

Il s’agit de montrer à la Démocratie ouvrière, qui, faute d’une suffisante conscience d’elle-même et de son Idée, a porté l’appoint de ses suffrages sur des noms qui ne la représentent pas, à quelles conditions un parti entre dans la vie politique ; comment, dans une nation, la classe supérieure ayant perdu le sens et la direction du mouvement, c’est à l’inférieure de s’en emparer, et comment un peuple incapable de se régénérer par cette succession régulière est condamné à périr. Il s’agit, le dirai-je ? de faire comprendre à la plèbe française que si, en 1869, elle s’avise de gagner pour le compte de ses patrons encore une bataille