Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/178

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affaires, l’agglomération des travailleurs et la supériorité des capitaux. Au lieu de cent ou deux cent mille patentés qu’il existe dans Paris, il n’y aurait plus eu qu’une centaine de grandes associations, représentant les diverses branches d’industrie et de commerce, où la population ouvrière eût été enrégimentée et définitivement asservie par la raison d’État de la fraternité, comme elle tend en ce moment à l’être par la raison d’État du capital. Qu’y auraient gagné la liberté, la félicité publique, la civilisation ? Rien. Nous eussions changé de chaînes, et, ce qu’il y a de plus triste et qui montre la stérilité des législateurs, entrepreneurs et réformateurs, l’idée sociale n’aurait pas fait un pas ; nous serions toujours sous le même arbitraire, pour ne pas dire sous le même fatalisme économique.

De ce premier et rapide coup d’œil jeté, tant sur les associations communistes, d’ailleurs restées à l’état de projet, que sur les sociétés en nom collectif, en commandite, anonymes, telles qu’elles ont été conçues dans l’anarchie mercantiliste et que les pratique, avec la sanction du législateur et la protection du Gouvernement, la féodalité nouvelle, il résulte : que les unes comme les autres ont été fondées dans des buts particuliers et en vue d’intérêts égoïstes ; que rien en elles ne décèle une pensée réformatrice, une vue supérieure de civilisation, pas le moindre souci du progrès et de la destinée générale ; tout au contraire, qu’agissant, à l’exemple, des individus, en mode anarchique, elles ne sauraient jamais être considérées que comme de petites églises organisées contre la grande, dans le sein et aux dépens de laquelle elles vivent.

Les caractères généraux de ces sociétés, recueillis par le