Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/192

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dans leurs infortunes ; — dans le Gouvernement, que par un conseil national formé des députés des États, et chargé de veiller à l’exécution du pacte et à l’amélioration de la chose commune.

Ainsi, transporté dans la sphère politique, ce que nous avons appelé jusqu’à présent mutuellisme ou garantisme prend le nom de fédéralisme. Dans une simple synonymie, nous est donnée la révolution tout entière, politique et économique[1]….

Je ne m’étendrai pas davantage sur cette conclusion du mutuellisme, conclusion suffisamment accentuée dans le Manifeste des Soixante, à propos de la réorganisation corporative, de la pratique du suffrage universel et des libertés provinciales et municipales. Il suffit que j’affirme, de par la logique et à vue des faits, que dans la Démocratie ouvrière, telle qu’elle s’est annoncée depuis un an dans ses actes les plus réfléchis et les plus authentiques, la politique est le corollaire de l’économie, qu’elles se traitent toutes deux par la même méthode et d’après les mêmes principes, en sorte que la république unitaire, la monarchie constitutionnelle et l’autocratie centralisatrice n’ont dans l’avenir pas plus de chance de réussir auprès des masses que l’anarchie mercantiliste ou la communauté icarienne.

Sans doute cette conception synthétique n’a pas, à l’heure où j’écris, fait encore beaucoup de chemin ; un petit nombre d’esprits d’élite s’en doute seul. Mais les bases sont posées, les germes sont plantés ; la logique des masses et le

  1. Voir Du Principe fédératif. 1 vol. gr. in-18, par P.-J. Proudhon, Paris, 1862, Dentu ; et Les Démocrates assermentés, par le même, chez le même.