Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/261

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reuse expression de ces idées, mais que l’existence de cette monarchie ne tenant pas à telle famille plutôt qu’à telle autre, il était prêt à se rallier au Gouvernement impérial, si celui-ci de son côté se déclarait disposé à entrer dans son système. « Admettez ma théorie sur la responsabilité ministérielle, a-t-il dit, et je suis à vous. En attendant, permettez-moi de rester dans l’Opposition. »

Ce qu’a déclaré pour son compte particulier M. Thiers, s’applique à tous les députés de l’opinion orléaniste.

Il suit de là, très-nettement, que M. Thiers et ceux qui le suivent, plus amis du reste des d’Orléans que des Bonaparte, — ils en conviennent, — sont contraires à la Constitution de 1852 ; que si, comme simples citoyens, et surtout pendant le temps qu’ils exercent leurs fonctions de députés, on n’a pas à craindre qu’ils se permettent la moindre attaque contre le Gouvernement, la moindre démarche inconstitutionnelle ; s’ils se tiennent éloignés des conspirations ; comme députés ils ne se conforment pas à leur serment qui est d’obéir à la constitution : ce qui n’aurait pas de sens ou qui signifie, avant tout, qu’ils n’exprimeront contre la Constitution aucun blâme, ne se permettront aucune critique systématique de nature à la détruire dans l’opinion. Sous ce rapport, le serment prêté par M. Thiers est évidemment un serment que n’a point ratifié sa raison, et que sa conduite au Parlement contredit chaque jour : ce que j’appelle, moi, un faux serment.

Assurément M. Thiers, en posant sa candidature, n’a point envisagé avec cette logique rigoureuse les suites de son action. Homme de son siècle, où les serments comptent pour si peu, où la morale politique est si flexible ; esprit