Observations. — Bien que le nombre des électeurs inscrits ait été réduit, de 1851 à 1857, de 55,957, nous voyons d’abord que le chiffre des abstentions s’est augmenté de 48,134 ; — que celui des voix données à l’administration est tombé de 196,539 à 110,526, c’est-à-dire de 86,013 ; — que celui de l’opposition est reste le même, à 198 voix près. Ainsi, il existait à Paris, en 1857, une opposition d’un peu moins de 100,000 voix qui, pendant sept ans, n’avait pas fléchi ; tandis que le gouvernement subissait une fluctuation considérable, allant de 196,359 à 110,526. Quelles étaient ces voix flottantes dont la masse, au nombre de plus de 44,000, allait en 1857 grossir le chiffre de l’abstention ? Je n’hésite point à le dire : c’étaient surtout des voix populaires, voix d’ouvriers, indifférentes à l’élection de députés ou déjà travaillées par le mécontentement[1].
Les élections de 1865 donnent le résultat suivant :
Inscrits, en nombre rond, | 326,000 | |
Votants, | 240,000 | |
Pour les candidats du Gouvernement, | 82,000 | |
Pour ceux de l’Opposition, | 153,000 | |
Bulletins blancs ou voix perdues, | 4,556 | |
Absents ou abstinents, | 86,000 |
Observations. — Le nombre des inscrits a subi une nouvelle réduction depuis 1857 : au lieu de 336,069, il n’est plus que de 326,000; différence environ 30,000. Malgré cela, le chiffre des votes ministériels tombe de 110,526 à 82,000, différence, 28,000 ; — en revanche, les 96,299 fi-
- ↑ Ce qui prouve, ainsi que je l’ai remarqué plus haut, que parmi les électeurs de l’Opposition se rencontrait dès lors un certain nombre de démocrates socialistes, est l’élection de M. Darimon : concession faite, dans un intérêt de ralliement, à cette fraction du parti républicain.