ble tranchant, impliquant dans ses termes sa condition résolutoire, parce que ce n’est pas sérieux.
On ne le prête pas à un pouvoir auquel on n’est pas rallié et dont on se déclare systématiquement l’adversaire, parce que c’est une forfaiture.
On s’en abstient surtout, quand il est prouvé que ce serment, même prêté avec l’intention de ne le pas tenir, entraîne de fait l’abjuration, le suicide moral et la déchéance politique du parti qui le prête. Or, c’est ce qui serait arrivé à la Démocratie ouvrière, si dans les dernières élections elle avait agi en connaissance de cause, si contre ce serment il ne s’était élevé dans son sein une protestation formelle. La démonstration de cette dernière proposition complétera ma thèse.
Les hommes des vieux partis qui, sans se rallier ni à la politique de l’Empereur, ni à la Constitution de 1852, ni à la dynastie napoléonienne, ont cru devoir néanmoins, après douze ans d’une abstention loyale, se soumettre au serment constitutionnel afin de rentrer dans l’arène politique, ne l’ont pas fait sans raison ; ils avaient des motifs apparemment, et de plusieurs sortes, motifs personnels et motifs politiques.
Laissons de côté les motifs personnels : ils ne nous apprendraient rien d’avouable.
Venant donc aux considérations politiques, que trouvons-nous ? C’est, naturellement, qu’aux yeux de l’Opposition, le gouvernement est mauvais ; qu’il manque aux principes de 89 ; qu’il viole les droits et les libertés de la nation ; qu’il surcharge par la prodigalité de ses dépenses les contribuables, et pousse à la révolution sociale ; en deux