Aller au contenu

Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

droit dans un État unitaire, le contraire a nécessairement lieu dans une Démocratie, surtout dans une Démocratie ouvrière ; que la formalité ultérieure de la vérification des pouvoirs ne saurait altérer en rien ce principe, puisqu’en effet, et les mots le disent, c’est le vote des électeurs qui fait l’élection, non la vérification de l’assemblée ; qu’il y aurait donc eu lieu pour le Gouvernement de faire annuler la seconde élection de M. Favre comme abusive, exorbitante, et j’ajoute, anti-démocratique, anti-républicaine, si le Gouvernement avait été moins soigneux de son propre intérêt. Il n’en a rien été, et cela devait être. Le Gouvernement impérial avait avantage à trouver la chose toute simple : c’était le principe monarchique qui en la personne de M. Favre s’affirmait. Passez-moi mes circonscriptions, et je vous passerai vos candidatures.

Maintenant, je le demande à tout homme de bonne foi : De quel front des représentants soi-disant démocrates, qui entendent et pratiquent ainsi l’unité, ont-ils pu faire au Pouvoir un grief de ses circonscriptions, parfaitement légales et conformes au principe d’unité, d’autant plus irréprochables que pour mieux servir l’unité elles violaient tous les rapports naturels, mais qui n’en furent pas moins jugées, et par tout le monde, arbitraires ? Le Pouvoir était dans son droit, non-seulement aux termes de la loi électorale qui lui confie le soin des circonscriptions, mais aux termes de la Constitution de 1852 et de toutes celles qui l’ont précédée, mais d’après l’esprit et la pratique de soixante-dix années de gouvernement. Le Gouvernement impérial pouvait répondre : J’ai brisé les groupes naturels partout où je les ai trouvés contraires au grand principe de