Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/305

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municipales de celles de la capitale, ce serait tenter une division impossible ; en tout cas, créer entre la municipalité et le Gouvernement, entre l’Empire et la capitale, un perpétuel conflit. Séparez donc, dans les embellissements de Paris, ce qu’il ne doit qu’à ses propres ressources, de ce qui lui vient du budget de l’État ; séparez, dans le développement de cette immense capitale, ce qu’il est juste d’attribuer à l’activité, à l’industrie, à l’influence de ses habitants d’avec ce qui appartient à l’influence supérieure du Gouvernement et du Pays ! Bon gré mal gré, il faut que les mairies ne soient autre chose que des succursales de la Préfecture. La concurrence de l’Hôtel-de-ville, de 89 à 95, a porté les plus rudes coups à la monarchie ; elle n’a guère moins fait de mal à la Révolution, et je m’étonne que des partisans de l’unité, tels que M. Picard, songent à ressusciter une pareille domination. Non, Paris, tant qu’il restera ce que l’ont fait la politique et l’histoire, le foyer de notre agglomération nationale ; tant que, capitale de l’Empire, de la Monarchie ou de la République française, le nom ne fait rien à la chose, il aspirera au titre, supérieur encore, de métropole de la civilisation, Paris ne peut s’appartenir. Une semblable possession de lui-même serait une véritable usurpation ; le Gouvernement y consentirait que les départements ne le pourraient permettre. Paris a une existence à part : comme la Rome des empereurs, il ne peut être administré que par des magistrats impériaux.

Ce que je dis est si vrai et découle tellement de la nature des choses, que, même dans une France confédérée, sous un régime que l’on peut regarder comme l’idéal