et M. Coutant, auraient osé appuyer au Corps législatif une semblable proposition ?
Soyons donc logiques : la France actuelle est une souveraineté indivisible, Empire glorieux et fort, dont le budget ne se gouverne pas par les mêmes lois que celui d’une Démocratie ouvrière, mutuelliste et fédérative. Autant la liste civile actuelle, de vingt-cinq millions en numéraire, plus la jouissance des domaines de la Couronne, paraîtrait exorbitante dans un régime de garantie interprovinciale, de self-government municipal, d’association mutuelle, en un mot de fédération, autant, il faut le reconnaître, elle est en rapport avec le gouvernement établi. Cela est si vrai qu’en 1852, la concentration du Pouvoir s’étant accrue de toute la différence qui existe entre la constitution de 1830 et celle du coup d’État, la liste civile, de 12 millions sous Louis-Philippe, a été portée à 25. Or, demandez à M. Thiers, à M. Berryer, si, au cas où la dynastie selon leur cœur remonterait sur le trône, ils proposeraient de lui servir une liste civile moindre de 12 millions ? Ils vous répondront l’un et l’autre que pareille idée serait indécente ; et que mieux vaudrait découper l’État en 36 morceaux. Vous voulez de la monarchie, de l’autocratie : mettez-y le prix. On l’a vu en 1849, quand l’Assemblée constituante alloua au Président de la République, commandant les armées de terre et de mer, 50,000 fr. par mois. Le Président n’avait pas de quoi payer le thé à ses officiers.
2o Après la liste civile et les dotations, viennent les pensions, subventions, encouragements, récompenses, fonds secrets, secours, etc., toutes les dépenses d’administration