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Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/322

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unitaire, de son armée. Otez le militarisme, la centralisation : la Belgique, en payant pour ses frais d’État moitié moins, ne devrait rien ; elle aurait fait des économies. Mais là aussi, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les mêmes effets suggèrent les mêmes idées, qui finiront par amener les mêmes résultats. Il existe en Belgique une démocratie ouvrière digne de fraterniser avec la Démocratie française, et qui déjà peut-être la dépasse. Sauront-elles s’entendre !


4o Marine.— Notre patriotisme s’afflige de voir la marine française si fort au-dessous de celle de la Grande-Bretagne, et la domination des mers passer définitivement à nos rivaux. M. Berryer s’est fait en dernier lieu l’interprète de ce sentiment. Mais à qui la faute ? Pour avoir une marine nombreuse et puissante, il faudrait la soutenir ; or, le Traité de commerce lui a porté la plus rude atteinte (voir plus bas, chap. ix), et les honorables de l’Opposition démocratique sont partisans de ce traité. Il y aurait bien un moyen pour nous de tenir tête aux Anglais, moyen économique, pacifique et démocratique ; ce serait de nous ménager des alliés puissants, tels que la Russie et l’Allemagne, dont les flottes jointes à la nôtre rétabliraient l’équilibre. Mais l’Opposition ne cesse de demander que nous déclarions la guerre à la Russie et à l’Allemagne, de compte à demi avec l’Angleterre. Ne pouvant donc ni remplir ses cadres au moyen de la marine de commerce et de pêche, ni s’assurer de puissants auxiliaires, ni accepter la prépondérance britannique, le Gouvernement impérial est bien obligé de demander au budget les moyens