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Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/328

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algérienne ; on n’a plus songé qu’à en faire un champ d’exercice pour nos soldats. Alors la centralisation, incompatible avec toute liberté, s’est renforcée en Algérie de la prépotence du pouvoir militaire, incompatible avec le travail ; et la conquête de 1830, chère au peuple, légitime espoir de la Nation, est devenue un fardeau insupportable pour nos hommes d’État. Nous avons fait le vide en Afrique ; nous avons chassé les Bédouins, les Turcs, les Kabyles etc. ; il n’y a pas cent cinquante mille Français, de tout âge et de tout sexe, dans ce même pays qui fut pour les Romains une terre d’abondance : là, comme au Canada, comme à la Louisiane et à Saint-Domingue, comme dans l’Inde orientale, nous nous sommes montrés incapables de posséder la terre.

Qu’ont imaginé cependant nos députés de l’Opposition pour faire revivre, entre nos mains malheureuses, cette terre africaine ? Une seule chose, de doubler sa députation !… Nous ne l’eussions jamais cru, si nous n’en avions été témoins, que tant de sottise pût tomber sur un pays du haut d’une tribune.


6o Chicanes d’Opposition. — Ainsi, forcée par son principe qui lui est commun avec le Gouvernement, de voter le budget dans son ensemble, l’Opposition se réduit à faire au Pouvoir une guerre de chicane ? Elle blâme telle expédition qui lui déplaît, approuve telle autre dont les motifs n’ont pourtant rien de plus solide ; critique les écritures, la comptabilité ; ajoute, retranche coupe, rogne, taille ; propose des amendements en chausses-trappes ; pose des questions de non-confiance. Les dix-huit années