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Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/333

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allocations et la manière de les motiver. Or, ce sont justement les totaux budgétaires que la Démocratie ouvrière ne peut accorder, attendu qu’elle rejette le système unitaire : donc, à quoi bon se donner des représentants ?


7o Liquidation finale. — L’Europe monarchique, aristocratique, bourgeoise, épiscopale et pontificale, conservatrice en un mot, est chargée d’une dette dont le total dépasse soixante milliards.

Cette dette, pour la très-grande partie, date généralement de la Révolution française, en 1789. Depuis cette époque, elle n’a cessé de s’accroître : elle augmente toujours. Ainsi la dette française, que la liquidation Ramel avait réduite, en 1798, à 40 millions d’intérêts, soit, en capital, à 5 pour 100, 800 millions de fr. ; s’élevait déjà, en 1814, à 63, 507,637 fr. de rente 5 pour 100 ; elle était portée au budget de 1857, pour 511,525,062 fr. ; dette viagère comprise. Je n’ai pas sous les yeux les chiffres du budget de 1865 : mais la somme n’est certes pas moindre. C’est un fait acquis que notre dette dépasse aujourd’hui dix milliards.

Quelle est l’origine indestructible, indélébile, de toutes ces dettes ? Nous l’avons expliqué plus haut, au commencement de ce chapitre : le régime de centralisation qui oblige l’État à un accroissement perpétuel de dépenses, au dedans et au dehors. De 1798 à 1814, pendant toute la durée du Consulat et du premier Empire, l’accroissement de la dette fut relativement faible, la plus grande partie des dépenses extraordinaires étant couvertes par les contributions que l’Empereur imposait