moyens que la loi a mis en ses mains, et de mourir dignement après avoir combattu courageusement.
On objecte l’exemple de l’Angleterre, que sais-je encore ? de la Belgique ; on n’ose plus parler des États-Unis ; on demande, si les Anglais ont su accorder leurs libertés avec leur Gouvernement, pourquoi nous n’en ferions pas autant ?
Eh ! sans doute, nous sommes aussi capables que les Anglais de jouir à la fois des avantages de la liberté et du Gouvernement ; qui jamais a soutenu le contraire ? Mais c’est à condition que nous changerons notre système centralisateur et notre système économique : hors de là, point de salut.
L’Angleterre n’est pas un État aussi fortement centralisé que la France ;
Son économie publique est toute différente de la nôtre : si le commerce et l’industrie en Angleterre sont, comme chez nous, pleinement libres et insolidaires, il n’en est pas de même de la propriété foncière, dont le régime n’est pas celui de l’abus, jus utendi et abutendi, mais du fief ;
Il n’y a pas trois dynasties et une république en perpétuelle compétition : tout le monde reconnaît la souveraineté de la maison de Hanovre et de la reine Victoria ;
La société anglaise n’est pas démocratique : c’est une espèce de féodalité fondée sur la double aristocratie terrienne et capitaliste ;
L’Angleterre enfin est demeurée fidèle à sa religion d’État : si elle tolère le culte papiste, c’est qu’elle ne croit pas avoir à le craindre.
Or, tant que la souveraineté sera partagée de la sorte