Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/360

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ple, auquel on a l’air comme chez nous de s’intéresser si fort, commence à crier : Ni cléricaux ni libéraux ! Ni libéraux vieux ni libéraux jeunes !

Il faut avouer que dans la dernière session du Corps législatif notre Opposition s’est merveilleusement comportée avec le Pouvoir. Elle lui a préparé, mitonné autant de victoires qu’il en a voulu. Par deux fois, lors de la discussion de l’adresse, et, en dernier lieu, à propos du vote du budget de l’instruction publique, il lui a été prouvé, par faits et chiffres, qu’aucun Gouvernement n’avait fait pour l’instruction du peuple autant que le Gouvernement impérial ; qu’il était allé au-devant de tous les désirs de l’Opposition ; qu’il avait même plus fait qu’elle n’avait cru pouvoir demander ; que depuis le 2 Décembre l’enseignement populaire avait fait de notables progrès ; qu’on ne pouvait pas, en un jour, chasser l’ignorance pas plus qu’on ne peut éteindre la misère ; mais que déjà il était permis de dire que c’était moins l’instruction qui manquait au peuple que le peuple lui-même qui par son inertie manquait à l’instruction ; que presque partout l’instruction était gratuite, mais que l’embarras était de la rendre obligatoire, et que si l’Opposition possédait ce secret, le Gouvernement ne demandait pas mieux que de le connaître. C’était chose amusante de voir les jérémiades philanthropiques de M. Jules Simon amener des réponses positives, péremptoires qui, si elles n’ôtaient rien à la générosité de ses sentiments, lui faisaient voir du moins qu’avant de se lancer dans la critique, il eût bien fait de s’informer de l’état des choses et des efforts de l’Autorité.

C’est ainsi que nos honorables de l’Opposition, grands