la dépense totale de l’éducation de notre jeunesse, jusqu’au moment où elle est capable de gagner sa vie, on peut regarder la somme mise à la charge de l’État comme insignifiante, un rien.
Ce que paient les communes, je l’ignore : mais à coup sûr ce serait exagérer que de supposer leur quote-part égale à celle de l’État : soit pour les deux 50 millions.
Faut-il attribuer à la bienfaisance publique, une troisième somme de 25 millions ? Soit : il en résultera que, sur une dépense qu’on ne saurait dans un bon système d’éducation publique évaluer à moins de 1,606 millions, l’État, les communes et la bienfaisance publique ne fourniraient pas 75 millions, ou 5 pour 100, car il faudrait encore déduire de ces 75 millions les rétributions scolaires acquittées par les parents. Est-il clair, d’après ce calcul, que ni l’État, ni les communes, ni la bienfaisance publique réunis, ne peuvent rien ou presque rien pour l’enseignement de la jeunesse ? Que vient-on donc nous parler d’enseignement gratuit et obligatoire ?
Les vrais payants, ceux qui supportent la presque totalité du fardeau, ce sont les parents et les jeunes gens : les premiers, par les avances de toute sorte qu’ils prodiguent à leur progéniture ; les seconds par leur travail, pendant toute la durée de leur apprentissage.
Or, qu’arrive-t-il avec cette misère endémique, contre laquelle nous appelons à grands cris l’instruction, et qui est elle-même le plus grand obstacle à l’instruction ? C’est que bien souvent la famille est hors d’état de donner à l’enfant la nourriture, le vêtement et autres accessoires, indispensables à la fréquentation de l’école et de l’atelier. Tout