veulent pour le peuple n’est pas l’instruction ; c’est tout simplement une première initiation aux éléments des con-naissances humaines, l’intelligence des signes, une sorte de sacrement de baptême intellectuel consistant dans la communication de la parole, de l’écriture, des nombres, des figures, plus quelques formules de religion et de morale. Ce qui leur importe, c’est qu’en voyant ces êtres que le travail et la modicité du salaire retiennent dans une barbarie forcée, dévisagés par la fatigue quotidienne, courbés vers la terre, les natures délicates qui font l’hon-neur et la gloire de la civilisation, puissent du moins constater en ces travailleurs voués à la peine le reflet de l’âme, la dignité de la conscience, et, par respect pour elles-mêmes, n’avoir pas trop à rougir de l’humanité.
Eh bien ! ce qui, dans l’état présent des choses est d’une absolue et radicale impossibilité, devient facile dans un système mutuelliste, qui, avec le juste sentiment du droit des masses, mais sans la moindre pensée d’innovation, se bornant à faire ce qui s’est fait dans tous les temps, le fera seulement avec plus d’ensemble et d’intelligence.
Voici en quelques mots tout le système :
1. En principe, tout chef de famille doit être, en mesure de pourvoir, par l’échange de ses services ou produits, aux premiers frais d’éducation de ses enfants, depuis le jour de leur naissance jusqu’à l’âge de sept à huit ans. Cette faculté du chef de famille est garantie par la réforme économique, dont ce n’est plus ici le lieu de nous occuper.
2. À partir de l’âge de sept ans jusqu'à dix-huit, l’édu-