Lors donc que les économistes du libre-échange, académiciens, professeurs, conseillers d’État, journalistes, quelques-uns même ex-manufacturiers, soutenus par les Anglais Bright et Cobden, proposèrent à Napoléon III de trancher, de son autorité autocratique, une question d’intérêt national et de droit mutuel, question qui ne relevait de la compétence impériale qu’autant que l’Empereur devait se considérer comme le père et le protecteur de tous, Sa Majesté était fondée à répondre : — « Eh ! quoi, je n’ai qu’un moyen d’arriver à cette garantie du travail que la république n’a pu donner aux ouvriers ; et ce moyen, vous parlez de me l’ôter, pour la glorification d’un vain système ! De même, pour arriver à la réduction de l’impôt, dompter le fisc et refréner son humeur envahissante, je n’ai qu’une ressource, c’est d’opposer à ses demandes la nécessité de maintenir au plus bas le prix de revient de nos produits : et vous m’excitez à lâcher la bride du budget, en rompant entre les départements, les communes et l’industrie, ce lien puissant de mutualité ! Vis-à-vis de cette féodalité financière, enfin, qui domine le Pouvoir et nous fait trembler tous, nous n’avons aussi qu’un moyen, qui est d’apprendre à nous passer de ses services en pratiquant de plus en plus cette salutaire mutualité : et vous parlez d’aggraver encore cette charge du capitalisme, en lui associant l’intérêt étranger ! Mais que deviendrons-nous quand, toute solidarité éteinte, l’économie nationale plongée dans l’anarchie, chacun se sera mis à la hausse ; quand le propriétaire doublera ses loyers ; quand l’ouvrier réclamera une augmentation de salaire ; quand le banquier élèvera le taux de son escompte ; quand le marchand