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Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/59

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DEUXIÈME PARTIE


développement de l’idée ouvrière : création du droit économique.




Chapitre Ier. — De la capacité politique et de ses conditions : Capacité réelle et capacité légale. — Conscience et Idée.


La question des candidatures ouvrières, résolue négativement par les élections de 1863 et 1864, implique celle de la capacité politique des ouvriers, ou pour me servir d’une expression plus générique, du Peuple. Le Peuple, à qui la Révolution de 1848 a accordé la faculté de voter, est-il, oui ou non, capable d’ester en politique, c’est-à-dire, 1o de se former sur les questions qui intéressent la collectivité sociale une opinion en rapport avec sa condition, son avenir, ses intérêts ; 2o par suite, de rendre sur les mêmes questions, soumises à son arbitrage direct ou indirect, un verdict raisonné ; 3o enfin, de constituer un centre d’action, expression de ses idées, de ses vues, de ses espérances, et chargé de poursuivre l’exécution de ses desseins ?

Si oui, il importe que le Peuple, à la première occasion qui lui sera fournie, fasse preuve de cette capacité : — a) en énonçant un principe vraiment sien, qui résume et synthétise toutes ses idées, comme l’ont fait de tout temps les fonda-