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Que pensez-vous, Monseigneur, de cette judiciaire ? Trouvez-vous qu’elle ne vaille pas votre discipline, si sottement renouvelée par les saint-simoniens et icariens ? Ne vous semble-t-il pas que l’inspiration de 89 a été au moins aussi heureuse que celle de l’Évangile, et que, si c’était à refaire, les révolutionnaires de la Constituante et de la Convention auraient bien quelque chose à enseigner aux Apôtres ?…

Je ne quitterai pas cette étude sans toucher quelques-unes des questions les plus pratiques de l’Économie. Ce n’est pas une médiocre besogne, dans la société, d’établir la balance du Droit et du Devoir, ou, pour me servir des mots techniques, du crédit et du débit dans la Justice. C’est une entreprise bien délicate d’accorder le respect dû aux personnes avec les nécessités organiques de la production ; d’observer l’égalité sans porter atteinte à la liberté, ou moins sans imposer à la liberté d’autre entrave que le Droit. De tels problèmes requièrent une science à part, objective et subjective tout à la fois, moitié de la fatalité et moitié de la liberté ; science aussi simple que sûre, qui a ses principes à la source même de l’esprit, à une profondeur plus grande que les mathématiques, et dont on me pardonnera de ne pouvoir donner ici qu’une idée fort imparfaite, par l’exemple de quelques-uns de ses résultats.


CHAPITRE VI.

Balances économiques.

XXII

Si la Justice, en ce qui touche les personnes, est établie sur une base religieuse, ce sera tout ce qu’on voudra, ex-