Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 1.djvu/530

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position du problème de la justice.


[Argument. — Pour que la société soit possible, un principe de régularisation des rapports humains, quelque chose comme ce que nous appelons Justice, est nécessaire. Or, ce principe, pour agir avec efficacité, ne peut pas se réduire à une pure notion de l’entendement ; il faut que ce soit une puissance, une réalité. Le consentement universel est d’accord de ces prémisses ; mais on se divise sur la conclusion, ce qui donne lieu à deux systèmes : l’un, celui de la transcendance, consiste à placer hors de l’homme, soit en un Dieu, soit en une autorité constituée, Église ou État, le sujet ou auteur du droit ; l’autre, celui de la Révolution, place le sujet juridique dans la conscience, et le fait identique à l’homme même.]


Occasion de ces Études : Adresse à Mgr le cardinal Matthieu.. 49.

Chap. Ier. — Définitions, méthode, axiomes.. 57.

Chap. II. — Comment la notion de Justice résulte de l’opposition de l’individu et du groupe. — Difficulté du problème : nécessité d’une solution.. 63.

Chap. III. — Double hypothèse : la transcendance et l’immanence ; exposition générale des deux systèmes.. 74.



les personnes.


[Argument. — Cette étude, ainsi que les suivantes, a pour objet de prouver que, dans l’hypothèse religieuse, quelle qu’elle soit, la Justice ayant sa réalité hors de l’homme, se réduit pour l’homme à une pure notion de l’entendement, sans action sur la conscience ; que de plus, par cette ablation de sa faculté justicière, ablation qui fait l’essence de toute religion, l’humanité se trouve constituée en un état de dégradation naturelle et d’immoralité invincible, dont la religion est impuissante plus tard à la faire sortir. Dogme fameux du péché originel, commun à toute église et à toute théodicée ; corruption des mœurs, en raison même de la religion. — Forte de cette expérience, la Révolution explique par quelle illusion de l’optique intellectuelle l’homme pose hors de lui ce qui est en lui, et de sa propre Justice se fait une idole qui n’est plus lui ; comment, dans l’enfance des sociétés, cette hypothèse put servir à l’éducation des consciences ; comment ensuite, après avoir été l’auxiliaire de la conscience, la religion en est devenue le tyran. Réduction à l’absurde du Système chrétien et de tous ses analogues : il n’y a de salut pour la Justice, la société, l’homme, que dans la Révolution.]