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sous Josué ; le polythéisme originel de la peuplade ; sa conversion au monothéisme ; son penchant à l’idolâtrie traditionnelle ; son dégoût de l’anarchie nomade et sa tendance à la constitution monarchique ; la ressemblance du type juif et du type persan ; la couleur, fréquemment blonde des cheveux, rosée de la peau : tous ces traits et d’autres me semblent dénoter une origine indo-germanique. Transportée des vallées méridionales du Caucase dans le Canaan, ayant habité tour à tour la montagne de Palestine, la péninsule sinaïque et la terre de Gessen, la race d’Abraham prit la langue de sa nouvelle patrie ; cela se voit rien qu’au nom d’hébreu (étranger) qui lui fut donné par les indigènes. Mais elle ne put jamais se faire aux mœurs et à la religion du désert ; et ce ne fut qu’après le retour de Babylone que le jéhovisme, longtemps négligé, maintenant saturé d’idées ariennes, on pourrait dire nationales, devint pour tout de bon la foi d’Israël.

Quoi qu’il en soit de l’origine de la nation, il est évident que son premier législateur Moïse (était-il Égyptien ou Arabe ? on ne sait ; à coup sûr il n’était pas du sang d’Abraham) ne songea pas à lui donner d’autres idées que celles du désert. C’est la constitution arabe que Moïse applique aux enfants d’Israël : son horizon politique ne va pas au delà.

L’élément de cette société est la tente, ohel (Vulgate, tentorium), comme nous dirions le feu. C’est l’habitation de l’individu israélite, avec sa femme ou ses femmes, ses enfants, ses esclaves, etc.

Au-dessus de la tente vient la maison ou famille, hébreu beth ab, c’est-à-dire maison de père (Vulgate, domus, familia), correspondant au douar algérien.

« Tout chef de famille, dit M. le général Daumas, propriétaire de terres, qui réunit autour de sa tente celles de ses enfants, de ses proches parents ou alliés, de ses fermiers, etc.,