Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 2.djvu/62

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dans notre administration municipale beaucoup de douceur, de conciliation, surtout de régularité, appelant du reste tout le monde au conseil. C’est le seul moyen de faire que chacun soit content, d’éviter les jalousies et les haines, et de vivre entre nous comme si nous ne faisions qu’une famille… »


Lequel des deux, du préfet ou du paysan, pensez vous, Monseigneur, qui soit l’homme moral et l’homme d’État ?

Mais que vous demandé-je ? Votre opinion n’est pas douteuse : vous êtes l’un des principaux agents de la persécution organisée contre la science. En Franche-Comté, c’est sous vos yeux et avec votre autorisation que ceci se passe, les curés font la perquisition dans les écoles, en enlèvent tous les livres qu’ils trouvent incompatibles avec l’esprit de l’Église, ou inutiles. Niez-vous le fait, Monseigneur ?… On me cite, entre autres, l’arrondissement de Montbéliard, où les enfants de la campagne ne sont plus reçus dans les écoles passé l’âge de quatorze ans. Je le tiens d’un bourgeois de mes amis, caractère prudent et circonspect, le plus honnête homme de la ville…. Ailleurs, c’est un instituteur qui me l’assure, il est défendu d’enseigner l’arithmétique dans ces écoles primaires ; on ménage le monopole du calcul aux fils des bourgeois. En Lombardie, sous la protection du sabre autrichien, les évêques, mauvais citoyens, mais dévoués à l’empereur et au saint-siége, ne font pas pis. Protestez donc, archevêque, contre ces faits dont tout Français peut aujourd’hui dresser une liste ; protestez, vous dis-je, non pas seulement par une dénégation revêtue de votre seing, de votre sceau, et du contre-seing de votre grand vicaire, mais par une organisation vigoureuse de l’enseignement, conforme aux droits de l’homme et du citoyen.

On dit aussi que les jeunes gens de votre collége ont