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Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/144

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M. Thiers le disait de M. Guizot, avec variations et sans fausses notes.


Pas de principes, pas d’organisation, pas de garanties ; de l’unité seulement et de l’arbitraire, le tout décoré des noms de Révolution et de Salut public : voilà la profession de foi de la démocratie actuelle. Depuis 1848 je l’ai sommée à diverses reprises de produire son programme, et n’en ai obtenu mot. Un programme ! c’est compromettant, pas sûr. De quel front cette démocratie, vide d’idées, qui le lendemain du coup de fortune qui la porterait au pouvoir se ferait, comme tous les gouvernements ses devanciers, conservatrice, de quel front, dis-je, déclinerait-elle aujourd’hui la responsabilité d’entreprises auxquelles je reconnais qu’elle n’a pas mis la main, mais qu’elle eût exécutées sur le même mode et qu’elle a couvertes de son approbation ?



CHAPITRE IV.


Manœuvre unitaire.


On vient de voir comment l’unité est devenue dans la pensée démocratique l’équivalent du néant. Or, le propre des âmes vides, et qui sentent leur néant, est d’être invinciblement portées au soupçon, à la violence et à la mauvaise foi. Obligées de feindre des principes qui leur manquent, elles