subordonné, toujours, en cas de conflit, l’intérêt politique et économique, c’est-à-dire temporel, anti-clérical, l’emportera sur l’intérêt ecclésiastique.
Mais voici qui est plus décisif. D’après ce qui vient d’être dit, l’idée d’un pacte formé entre individus, villes, cantons, États, différents de religion comme de langage et d’industrie, suppose implicitement que la religion n’est pas nécessaire à la morale ; que l’Évangile lui-même n’a pas dit le dernier mot du droit ; que la loi de charité est incomplète, et qu’une justice basée sur l’adoration est une justice inexacte : c’est ce qu’un juriste interprète de la pensée de la Révolution a appelé l’athéisme de loi. Il suit de là que l’on peut prévoir le cas où, par des considérations, non pas de haute police comme en 93, mais de haute moralité publique, l’abolition de cultes tombés dans le dévergondage et l’extravagance devrait être décrétée, l’Église mise hors la la loi, ses ministres exclus de toutes fonctions et honneurs publics, et la pure religion de la Justice inaugurée sans symbolisme et sans idoles. Nous n’en sommes pas à de telles extrémités ; mais l’histoire est pleine de faits qui légitiment toutes les prévisions et la politique dans ses constitutions, pas plus que la justice dans ses arrêts, ne fait acception des croyances et des personnes. L’Église n’a pas perdu le souvenir des gnostiques ; l’empire des Césars a vu la plèbe du prétoire, après avoir élu des Trajan et des Marc-Aurèle, couvrir de la pourpre des Héliogabale, des Alexandre-Sévère et des Julien. Nous pourrions, à la suite de quelque orgie démocratique et sociale, avoir à reprendre sur nouveaux motifs l’œuvre des antiques persécuteurs. Le