Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/189

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principe hostile ; c’était opposer à la France du 2 Décembre, au lieu d’une puissance matérielle capable de balancer la sienne, une institution qui se rattachant aux systèmes suisse, germanique, hollando-belge, danubien et scandinave, l’isolerait de plus en plus et devait tôt ou tard mettre à néant sa prépotence.


Si Napoléon III se prononçait pour l’unité, comme héritier des traditions et de la pensée du premier Empire il était dupe, comme chef de l’État français il abdiquait toute prétention à la préséance. S’il optait pour la confédération, on l’accuserait de jalousie et de mauvais vouloir ; par là il se rendait odieux, qui pis est il organisait, développait les fédérations de l’Europe contre lui. Enfin, s’il laissait l’Italie dans le statu quo, il se démentait lui-même et annulait l’expédition.


Napoléon III se décida pour le système fédératif.


Oh ! je n’ai pas reçu mission de défendre la politique de l’Empereur pas plus que la cause du Pape ; je ne sais rien des intentions de Napoléon III en 1859 pas plus que de ses pensées actuelles. Mais je dois l’avouer, plus je réfléchis sur cette affaire italienne, plus j’éprouve le besoin de croire, pour l’honneur de ma nation, que son chef ne fut pas, en 1859, le plus imprévoyant des hommes ; qu’il voulut tout à la fois, loyalement et en connaissance de cause, et l’émancipation de l’Italie et sa formation en système fédératif : qu’il attendait de cette combinaison les résultats les plus heureux pour les deux peuples ; qu’il en faisait le point de