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Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/198

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prince quelconque, pourvu qu’il ne soit ni anglais, ni français, ni russe, si mieux l’on n’aime, comme le proposait dernièrement le Siècle, créer pour la Grèce une confédération ! Enfin, Garibaldi paraît sur la scène et appelle la Hongrie : mais Klapka et Kossuth l’abandonnent à leur tour, lui reprochant de venir trop tard et lui déclarant qu’ils ne reconnaissent pas en lui la voix de l’Italie, dès lors qu’il ne marche pas avec Victor-Emmanuel. À quoi Garibaldi aurait fort bien pu répondre que si lui, Garibaldi, devait pour le service de la Hongrie marcher avec Victor-Emmanuel, eux, Kossuth et Klapka, devaient pour le service de l’Italie marcher avec François-Joseph : ce qui concluait à la négation même de l’entreprise. Enfin Garibaldi, dont la seule chance était dans l’espoir qu’il avait d’entraîner l’armée royale, abandonné à lui-même, succombe à la première rencontre, au moment où il essaye de jouer à Aspro-Monte le rôle de Napoléon Ier à Grenoble. Les soldats piémontais ses compatriotes ont tiré sur lui comme sur l’ennemi de leur nation. Et maintenant la Pologne achève de s’effondrer dans une insurrection désespérée et dans les assassinats ; l’Allemagne bâille à l’unité, et nous, Français, nous attendons notre délivrance !


Tout cela est-il assez absurde ? Est-ce là ce qu’on peut appeler une politique intelligente, libérale, républicaine ? Est-ce là de la révolution ? Reconnaissez-vous, dans ces organisateurs de complots, des fondateurs d’États, des chefs de nations, de véritables hommes politiques ?


J’ai rendu aux vertus privées de Garibaldi, à sa bravoure,