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CHAPITRE VI.


Le Progrès (de Lyon). — Paralogismes catholico-
jacobiniques de M. Fr. Morin.


Le Progrès (de Lyon) avait ouvert le feu contre moi avec la vivacité d’un décoré, lorsqu’intervint M. Frédéric Morin, correspondant du journal, qui rappela le rédacteur, sinon à de meilleurs sentiments, du moins à un meilleur esprit.


M. Fr. Morin est un des écrivains les plus distingués qui se soient révélés dans la presse périodique depuis le coup d’État. Il appartient à la Démocratie unitaire, dont il est loin d’ailleurs de partager en tout les préjugés et de suivre l’inspiration, ainsi qu’il l’a prouvé à mon égard. Avec un esprit de cette trempe la controverse eût pu être aussi agréable qu’utile : l’amour-propre n’y tenant aucune place ; les interlocuteurs, comme deux pionniers de la vérité, proposant tour à tour leurs hypothèses, examinant les solutions, déduisant les principes, sans autre passion que celle de la vérité et de la justice. C’eût donc été avec un plaisir infini que j’aurais entamé avec M. Fr. Morin une discussion de ce genre, si dans les deux articles pleins de bienveillance qu’il a publiés sur ma brochure, j’avais rencontré une hauteur de critique qui m’y invitât. Malheureusement, je suis forcé de le dire, M. Fr. Morin n’a