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Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/272

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Une chose cependant m’explique ces opinions de M. Morin. Il est résolument de son parti, c’est-à-dire jacobin ; à ce titre, partisan du gouvernement de la bourgeoisie ; en conséquence rallié au gouvernement unitaire, tempéré par une dose assez forte de juste-milieu. C’est en ce sens qu’il proteste contre toute oligarchie et centralisation absolue. Ce que demande au fond M. Fr. Morin, malgré les réserves dont il s’enveloppe, c’est un remaniement ou fusionnement de la monarchie constitutionnelle et de la république unitaire, deux formes politiques qui diffèrent l’une de l’autre comme, sous Louis-Philippe, l’opposition dynastique différait de la majorité ministérielle. J’appelle sur ce point l’attention du Journal des Deux-Sèvres, qui m’a si judicieusement reproché de n’avoir jamais eu autre chose en l’esprit que la monarchie constitutionnelle.


En quelques lignes, M. Fr. Morin a soulevé plus de questions que nous n’en pourrions traiter chacun en deux cents pages, aussi me contenterai-je de répondre à ses observations laconiques par d’autres que je m’efforcerai de rendre aussi sommaires que les siennes.


Je lui dirai donc, en premier lieu, que son hypothèse d’un État à la fois unitaire et décentralisé est une pure chimère, dont on peut défier le plus habile publiciste de donner un exposé intelligible, et que les exemples qu’il en cite sont controuvés et travestis. Il est vrai, par exemple, que la prétention du gouvernement belge a été de réunir le double avantage de l’unité et de la décentralisation ; mais il est certain aussi, et reconnu par tous les Belges