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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

s’est occupé que de son impression personnelle ; mais sur le spectateur qui n’est pas de son parti, quelle illusion a-t-il produite ?

M.INGRES


M. Ingres, disciple de David et son successeur comme chef de l’école classique, donna,dit-ou, d’abord des gages au parti’des romantiques : Françoise de Rimini, l'Entrée de Charles V dans Paris, la Chapelle Sixtine, Philippe V et le maréchal de Berwick ;puis, devenu membre de l’Institut, revint à ses préférences, on ne peut pas dire à son idée, la négation de toute idée dans l’art formant le fond de son esthétique et constituant tout son programme. Au fond, la personnalité de Delacroix, le rival de M. Ingres, n’est pas autre chose. Singulière époque, où les artistes comme les poëtes font assaut de nullité intellectuelle, comme si, par ce moyen, ils étaient plus sûrs d’arriver aux grands effets de l’art ! Quelle idée découvrir dans les sujets suivants, qui forment la liste des principaux ouvrages de M. Ingres : Apothéose d’Homère, Odalisque, Stratonice, Saint Symphorien, Age d’or et Age de fer, Françoise de Rimini, Vœu de Louis XIII, Vénus Anadyomène ? — « M. Ingres, ne croyant qu’à la forme, fait de la peinture une voluptueuse et stérile contemplation de la matière brute, professe une indifférence complète pour les destinées de l’homme, pour les secrets de la créa-