Page:Proudhon - Du principe de l'art et de sa destination sociale.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
15
PAR LES ESSAIS DE M.  COURBET

quelles Courbet et tous les artistes doivent être jugés, et de leur donner à tous ce qui parait leur manquer encore, la pleine, entière et philosophique conscience de leur mission. Non, Courbet n’est pas un sphinx, et ses tableaux ne sont pas des monstres. Je crains d’abaisser à une question de personne un sujet qui intéresse l’art tout entier ; mais je croirai avoir bien mérité du public et des artistes, et servir le progrès, si, à propos d’un homme, je parviens à jeter les fondements d’une critique d’art rationnelle et sérieuse.

Il est, dans la peinture comme dans les beaux-arts, des règles générales, des principes supérieurs qui relèvent de la raison, et auxquels ni artiste ni philosophe ne se peut dérober. Si l’on peut manquer de goût en ayant raison, il n’y a pas de goût contre la raison. Or ce sont ces principes généraux de critique que je me propose d’établir, à l’aide desquels on pourra juger et classer, non-seulement le peintre Courbet, mais tous les artistes quels qu’ils soient, et marquer la voie. Je veux donner les règles dû-jugement : le public jugera.