L’école critique, comme celles qui l’ont précédée, n’est à son tour qu’un moment dans l’évolution historique de l’art ; elle est la préparation d’une nouvelle phase, que nous pouvons déjà pressentir, et qui aura pour but d’allier, — dans un idéal inconnu aujourd’hui, la beauté morale à la beauté physique, de créer ce que j’appellerai la beauté humaine ; car nous ne connaissons encore que la beauté divine, dont la plus haute expression nous a été donnée par l’art grec.
La beauté antique est l’image de l’équilibre ; c’est la beauté des dieux, l’idéal, le parfait, l’immuable par conséquent. D’après les données de l’art et de la mythologie, on se demande en quoi Vénus pouvait être plus belle que Pallas et Junon, et sur quoi Pâris pouvait motiver son jugement. Le Grec, adorateur de l’une et de l’autre, pouvait-il admettre que sa divinité eût dans sa personne aucun défaut ? Impossible : chez toutes trois la beauté devait être divine, immortelle, parfaite.