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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

un homme qui arrivait pour la première fois dans une ville, dans un simple village, était d’en visiter les églises ; c’étaient, avec les hôtels de ville, les seuls monuments d’art qui eussent de l’intérêt.

Qu’on ne s’étonne pas du développement qu’a pris l’art religieux à toutes les époques, sans distinction de genre, architecture byzantine, gothique ou gréco-romaine, peinture, statuaire, musique : c’est de tous les arts celui qui, aux époques de foi, saisit, intéresse, touche le plus vivement les masses.

Dans l’Église, dans la religion, tout est poésie et musique. Il y a un poëme, sorte de drame lyrique, j’ai presque dit d’opéra, pour chaque jour de l’année, avec un chant approprié. Toutes les célébrations se chantent, Avent, Noël, Carême, la passion de Jésus-Christ, sa résurrection, son ascension, l’institution de l’Eucharistie, l’assomption de la Vierge, la commémoration des saints. Il y a une mélopée pour la prière ou pater, une autre pour la profession de foi ou credo, une autre pour la consécration ; il y a un office des morts, un office du mariage, un office de la première communion.

La franc-maçonnerie a des gestes, des signes, des batteries, des formules.

L’armée a des sonneries, des fanfares pour toutes les actions du soldat : la diane ou le réveil, le rappel, l’assemblée, la générale, le pas ordinaire, le pas accé-