tence ; d’augmenter ainsi pour nous la commodité des objets, et par là d’ajouter à notre propre dignité.
La première chose qu’il nous importe de soigner est l’habitation. La grande affaire est que le peuple soit bien logé : chose d’autant plus convenable qu’il est souverain et roi.
Or, la demeure du citoyen, de l’homme moyen, n’a pas encore été trouvée. Nous n’avons pas le minimum de logement, non plus que le minimum de salaire. Les artistes demandent des travaux, c’est-à-dire des palais, des églises, des musées, des théâtres, des monuments ; leur art n’a pas abouti à nous loger ; au contraire, le luxe des bâtiments auquel ils nous poussent est devenu un auxiliaire de misère.
Il faut comparer une ville de Hollande, de Suisse, avec les cités espagnoles ou orientales : c’est là qu’on devinera la destinée de l’art.
L’art n’a rien fait des Grecs, des Italiens, des Espagnols, demeurés iconolâtres. Voyez Constantinople, Rome et Naples. Pour que l’art accomplisse sa destinée, qu’il atteigne sa dernière limite et remplisse son but, il faut que l’homme ait appris à estimer son âme et sa conscience plus que son corps.
Voyez le ménage d’une femme des Pays-Bas, et comparez ce ménage avec celui d’un bas-bleu ou d’une courtisane. Voyez aussi les villages protestants de Suisse (Vaud et Neuchâtel), et comparez-les avec