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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

Ainsi, personne ne s’occupe plus de l’idée : on fait au musée comme au théâtre au l'Opéra où l’on dédaigne les paroles et le drame ; pour n’écouter que les instruments et les voix. On laisse de côté les EFFETS pour ne s’occuper que des moyens. Sur quoi tout le monde tranche du connaisseur ; quant au fond, on ne se connaît à rien, par l’excellente raison que dans le gâchis, il n’y arien à connaître. On échine l'un, on réclame l'’autre, et l'art meurt dans cette cacophonie.

Dernière conséquence, et la plus déplorable de toutes, d’un art en travail, d’une pensée informe et d’une critique aveugle et brutale : la société se sépare de l’art ; elle le met hors de la vie réelle ; elle s’en-fait un moyen de plaisir et d’amusement, un passe-temps, mais auquel elle ne tient pas ; c’est du superflu, du luxe, de la vanité, de la débauche, de l’illusion ; c’est tout ce que l’on voudra. Ce n’est plus une faculté ni une fonction, une forme de la vie, ,une partie intégrante et constituante de l’existence.

Quant à nous socialistes révolutionnaires, nous disons aux artistes comme aux littérateurs :

Notre idéal, c’est le droit et la vérité. Si vous ne savez avec cela faire de l’art et du style, arrière ! nous n’avons pas besoin de vous. Si vous êtes au service des corrompus, des luxueux, des fainéants, arrière ! nous ne voulons pas de vos arts. Si l’aristocratie, le pontificat et la majesté royale vous sont indispensables, arrière