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Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/111

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d’une utilité conventionnelle ; que les seuls agents de la production étant l’intelligence et les bras de l’homme, il est dès lors possible d’organiser la production, d’assurer la circulation des produits et leur consommation normale, par le seul fait de la communication directe des producteurs et des consommateurs, appelés, par suite de la suppression d’un intermédiaire onéreux et de l’établissement de rapports nouveaux, à recueillir les bénéfices que s’attribue actuellement le capital, ce souverain dominateur du travail, de la vie et des besoins de tous.

» D’après cette théorie, l’émancipation des travailleurs est donc possible par la réunion en faisceau des forces individuelles et des besoins ; en d’autres termes, par l’association des producteurs et des consommateurs, qui, cessant d’avoir des intérêts contraires, échappent sans retour à la domination du capital.

» En effet, les besoins de la consommation étant permanents, que producteurs et consommateurs entrent en relation directe, s’associent, se créditent, et il est clair que la hausse ou la baisse, l’augmentation factice ou la dépréciation arbitraire que la spéculation fait subir au travail et à la production n’ont plus de raison d’être.

» C’est là l’idéal de la Réciprocité, et ce que ses fondateurs ont déjà réalisé dans la mesure de leur action, par la création de bons, dits de consommation, toujours échangeables en produits de l’association. Ainsi commanditée par ceux qui la font travailler, l’association livre ses produits à prix de revient, n’opérant d’autre prélèvement pour la rémunération de son travail, que le prix moyen de main-d’œuvre. C’est une solution rationnelle donnée par les fon-