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Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/152

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leurs stupides réactions. Elle a levé aujourd’hui, grâce à eux, l’idée anti-gouvernementale, l’idée du Travail, l’idée du Contrat ; elle croît, elle monte, elle saisit de ses vrilles les sociétés ouvrières ; et bientôt, comme la petite graine de l’Évangile, elle formera un arbre immense, qui de ses rameaux couvrira toute la terre.

La souveraineté de la Raison ayant été substituée à celle de la Révélation ;

La notion de Contrat succédant à celle de Gouvernement ;

L’évolution historique conduisant fatalement l’Humanité à une pratique nouvelle ;

La critique économique constatant déjà que sous ce nouveau régime l’institution politique doit se perdre dans l’organisme industriel :

Concluons sans crainte que la formule révolutionnaire ne peut plus être ni Législation directe, ni Gouvernement direct, ni Gouvernement simplifié : elle est, plus de gouvernement.

Ni monarchie, ni aristocratie, ni même démocratie, en tant que ce troisième terme impliquerait un gouvernement quelconque, agissant au nom du peuple, et se disant peuple. Point d’autorité, point de gouvernement, même populaire : la Révolution est là.

Législation directe, gouvernement direct, gouvernement simplifié, vieux mensonges qu’on essayerait en vain de rajeunir. Direct ou indirect, simple ou composé, le gouvernement du peuple sera toujours l’escamotage du peuple. C’est toujours l’homme qui commande à l’homme ; la fiction qui fait violence à la liberté ; la force brutale qui tranche les questions, à la place de la justice qui seule peut les résoudre ; l’am-