Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/279

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mencées dépassait 5 p. %, l’État n’aurait à rembourser aucun intérêt.

Le capital ainsi garanti, pour dix mille établissements, se fût élevé à un milliard. L’intérêt à payer eût été, le cas échéant, de 50 millions. Mais il est évident que l’État n’aurait jamais eu à verser une pareille somme : dix mille établissements de commerce et d’industrie ne peuvent travailler simultanément sans se servir réciproquement de soutien ; ce que l’un produit, l’autre le consomme ; le travail, c’est le débouché. L’État, sur les 60 millions d’intérêt, dont il offrait la garantie, n’aurait pas eu à payer 40 millions.

Croit-on qu’une pareille somme puisse entrer en comparaison avec le déficit causé dans la production par le retrait des capitaux et l’insécurité des entrepreneurs, avec l’énorme dépréciation des propriétés, avec les misères et les luttes qui ont décimé le prolétariat ?

Dans un mémoire rendu public, j’ai fait au Gouvernement, au nom d’une maison de Lyon, une proposition d’une autre nature : c’était de garantir à tout le commerce français et à tous les voyageurs la circulation des personnes et des marchandises, d’Avignon à Châlon-sur-Saône, à 60 et 80 p. % au-dessous de tous les tarifs de chemin de fer, moyennant que l’État garantît aux entrepreneurs l’intérêt à 5 p. % de leur matériel.

C’était acheter 300,000 fr. une économie de plusieurs millions.

Sait-on la réponse qui a été faite ?

La Direction du chemin de fer de Paris à Lyon, sous prétexte qu’elle ne voulait pas, en favorisant un monopole, gâcher les prix, aima mieux traiter, pour sa correspondance, avec des spéculateurs amis, à des prix plus élevés que ne pourront être ceux de la voie