chie des fonctionnaires ? le principe que nul ne doit obéissance à la loi s’il ne l’a lui-même et directement consentie, avec le droit des majorités ?… L’écrivain qui, ayant l’intelligence de ces contradictions, se flatterait de les résoudre, ne ferait pas même preuve de hardiesse : ce serait un misérable charlatan.
Cette incompatibilité absolue, tant de fois constatée, des deux régimes, ne suffit cependant pas pour convaincre les publicistes qui, tout en convenant des dangers de l’autorité, s’y rattachent néanmoins comme au seul moyen d’assurer l’ordre, et ne voient, hors de là, que vide et désolation. Comme ce malade de la comédie, à qui l’on disait que le premier moyen qu’il dût employer pour se guérir était de chasser ses médecins, ils se demandent ce que c’est qu’un honnête homme sans docteur, une société sans gouvernement. Ils feront le gouvernement aussi républicain, bénin, libéral, égalitaire que possible ; ils prendront contre lui toutes les garanties ; ils l’humilieront, devant la majesté des citoyens, jusqu’à l’offense. Ils nous diront : C’est vous qui serez le gouvernement ! Vous vous gouvernerez vous-mêmes, sans président, sans représentants, sans délégués. De quoi alors pourrez-vous vous plaindre ? Mais vivre sans gouvernement ; abolir sans réserve, d’une manière absolue, toute autorité ; faire de l’anarchie pure : cela leur semble inconcevable, ridicule ; c’est un complot contre la république et la nationalité. Eh ! que mettent-ils à la place du gouvernement, s’écrient-ils, ceux qui parlent de le supprimer ?…
Nous ne sommes plus embarrassés pour répondre.
Ce que nous mettons à la place du gouvernement, nous l’avons fait voir : c’est l’organisation industrielle.
Ce que nous mettons à la place des lois, ce sont les