de l’ancienne société, religion, politique, affaires, aboutissent là ?
dit Racine fils. C’est justement le contraire qui est
vrai. La théologie conduit, pas à pas, l’homme à la
raison : elle n’a jamais servi à autre chose. Toutes
ses investigations sont des essais de philosophie. Il y
a une Physique sacrée, une Politique tirée de l’Écriture sainte, un Droit canon, une Scolastique : qu’est-ce que
tout cela ? le rationalisme dans la révélation. La théologie, dès le premier jour, a cherché la vérité hors
d’elle-même ; c’est elle qui a commencé ces fouilles,
qui devaient nous conduire hors du cercle dont elle
nous avait la première environnés. À mesure qu’elle
faisait son dogme, elle se défaisait elle-même par ses
interprétations et ses gloses : aujourd’hui enfin, elle
en est venue à renier ses mystères, et à parler, comme
dit l’Apocalypse, le langage de la Bête. Tout le monde
l’a senti, à la lecture du dernier mandement de monseigneur Sibour. Eh bien ! la percée est faite. Il est
trop tard pour en revenir : il serait ridicule de ne pas
vouloir aller jusqu’au fond. La pierre qui couvrait le
sépulcre du Golgotha est renversée ; le Christ est
sorti dès l’aube ; Pierre, Jean, Thomas lui-même et
les femmes l’ont vu ; il ne reste que la place vide,
une porte ouverte sur l’autre monde. N’essayez pas
de la refermer, citoyen Caïphe : vous auriez plus tôt
fait de boucher les soupiraux de l’Etna.
Où la religion se trouve convaincue de tendances révolutionnaires, la politique oserait-elle se prétendre plus conservatrice ? N’est-ce pas elle qui, de concession en concession, de système en système, nous a fait aboutir à la négation absolue, définitive, de son