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plus productive, mais en même temps d’appauvrir le travailleur, dans son corps et dans son âme, de tout ce qu’elle crée de richesse à l’entrepreneur et au capitaliste. Voici comment se résume sur ce grave objet un observateur non suspect, M. de Tocqueville :
- « À mesure que le principe de la division du travail reçoit une application plus complète, l’ouvrier devient plus faible, plus borné et plus dépendant. L’art fait des progrès, l’artisan rétrograde. »
J.-B. Say avait dit déjà :
- « Un homme qui ne fait pendant toute sa vie qu’une même opération, parvient à coup sûr à l’exécuter plus promptement et mieux qu’un autre homme ; mais en même temps il devient moins capable de toute autre occupation soit physique, soit morale ; ses autres facultés s’éteignent, et il en résulte une dégénération dans l’homme considéré individuellement. C’est un triste témoignage à se rendre que de n’avoir jamais fait que la dix-huitième partie d’une épingle… En résultat, on peut dire que la séparation des travaux est un habile emploi des forces de l’homme, qu’elle accroît prodigieusement les produits de la société, mais qu’elle ôte quelque chose à la capacité de chaque homme pris individuellement. »
Tous les économistes sont d’accord de ce fait, l’un des plus graves que la science dénonce ; et s’ils n’y insistent pas avec la véhémence qu’ils mettent d’habitude dans leur polémique, c’est, il faut le dire à la honte de l’esprit humain, qu’ils n’imaginent pas que cette corruption de la plus grande des forces économiques puisse être évitée.
Ainsi, plus la division du travail et la puissance des machines augmente, plus l’intelligence du travail-