l’empereur. Mais les mœurs politiques de l’époque servaient d’excuse ; toute principauté, au moyen âge, relevant de l’empereur, les populations pouvaient se croire plus honorées, plus avantagées, de se trouver sous la protection immédiate du suzerain que sous la main de leurs princes : nous savons d’ailleurs qu’en se donnant, ces nations avaient soin de réserver leur nationalité, leurs usages et leurs priviléges. Elles entraient dans l’empire plutôt à titre de fédérées qu’à celui de sujettes ; et c’est l’éternel argument des Magyars contre les envahissements du despotisme autrichien, de dire qu’ils n’ont été ni vaincus ni conquis, mais qu’ils se sont volontairement ralliés sous des conditions qui ne permettent pas de les confondre avec les serfs de l’empereur. Ils ne font point partie de son domaine patrimonial ; il n’est, à leurs yeux, que le successeur de leurs rois.
Allons au fait. Pareils problèmes ne se peuvent résoudre que de deux manières : par l’exécution volontaire, comme firent ceux de Capoue, ou par la décision des armes. La première serait le plus souvent honteuse ; reste donc la seconde.
Ici se pose la question : La décision des armes est-elle de droit ? Peut-elle faire droit ? — Je l’affirme, sauf ce qui est relatif à la manière de faire la guerre et d’user de la victoire, et que nous aurons à rechercher ultérieurement.
En principe, toute guerre indique une révolution. Dans les temps primitifs, c’est l’acte par lequel deux peuples, poussés a la fusion par la proximité et les intérêts, tendent à opérer, chacun à son profit particulier, leur mutuelle absorption. Supposez qu’au moment de livrer bataille, le Droit pût se manifester tout à coup, comme un dieu, et parler aux deux armées. Que dirait le Droit ? Que la révolution qui doit changer la condition des deux peuples est